Buenas !

Finalement, on a fait l’impasse sur Gibraltar qui, toutes choses considérées, n’offrait qu’un intérêt limité.

Bon, concernant Gibraltar, qui est un gros rocher s’avançant sur la mer face à la pointe du Maroc, ce que je ne savais pas c’est qu’en 1713 le rocher était donné à sa gracieuse majesté anglaise lors du traité d’Utrecht. A mon avis, les espagnols n’étaient pas forcément très d’accord pour ce « don » vu que 66 ans après, en 1779, ils essaient de récupérer leur site lors d’un siège qui durera 4 ans.

Je lis aussi que dans l’article 10 du traité d’Utrecht, les anglais interdisent l’entrée ou le séjour de Gibraltar aux juifs et aux maures. Cool ces anglais.

Théophile Gauthier, lors de son voyage en Espagne, note que la montagne (de Gibraltar) est « minée, creusée, fouillée dans tous les sens , elle a le ventre plein de canons , d’obusiers et de mortiers et elle regorge de munitions de guerre ». De nos jours, on prétend que des stocks d’armes biologiques et chimiques y sont planqués, et des sous-marins nucléaires y sont en faction sous l’eau.

 Ce n’est pas moi qui le dit, c'est le guide du Routard, P. 352.

Lors de l’adhésion du Royaume-Uni à la CEE, le traité s’appliquait au rocher SAUF en ce qui concerne la législation fiscale, complètement autonome ! Très cool ces anglais.

Aujourd’hui,  les anglais offrent une fiscalité quasi nulle au rocher et ne respectent pas les accords de Schengen, ce qui énerve considérablement les autorités espagnoles qui savent que bcp de trafiquants viennent  blanchir leur argent sale à Gibraltar. Le ministère des  finances  espagnol estime que 2% du PNB s’évade à Gibraltar. No comment.

 Du coup, on continue notre route jusqu’à Nerja, après Malaga où nous retrouvons Nicole et Alain,  les Duduland, sur un bivouac très agréable, super calme et très local, sur fond de sierra. Le patron du café de la plage nous donne sa connexion internet et c’est le pied. On va aller y manger des « bocadillos » au thon et tomate délicieux, digne de nos  pan bagnats niçois (ce qui n’est pas peu dire).

 On est entre la mer calme et la montagne paisible, c’est d’un calme étonnant. Le micro climat local dû aux deux permet une végétation luxuriante mais un temps couvert dans la journée, qui se découvre pourtant le soir, en s’effilochant  sur les cimes de la Sierra derrière nous.

Après 2 nuits dans cet endroit supra agréable, on part à Grenade. Où on arrive en soirée..Il y fait froid car Grenade est à 680 m d'altitude ! Impossible d'entrer dans la ville dont les rues sont vraiment trop serrées, on se gare en bordure.

Julie nous fait un super riz, c'est restau de luxe à nouveau à bord !

Lendemain matin : visite de la ville tout en commençant le parcours du combattant pour réussir à trouver des entrées pour l'Alhambra. C'est un casse-tête qui est peu imaginable et si on n'a pas fait math sup/math spé, c'est à s'arracher les cheveux. Je n'imagine même pas le coup si je n'avais pas parlé espagnol !

 Ciao !

 Hola !

Donc, nous sommes à Tarifa.

Marchant sur la digue de « la isla paloma », île la plus sud de l’Europe, nous avons, à droite l’atlantique et, à gauche, la méditerranée. On les reconnaît bien puisque l’une est moins bleue et agitée de vagues turbulentes comme une hyperactive forcenée, l’autre est bleue pétant, calme et sereine comme le sage d’un village corse perché dans les montagnes. J’entends d’ici ce que d’aucuns ne vont pas tarder à proférer : que je parle par pur chauvinisme et que cette description n’est, en rien, objective. Tss tss jalousie, quand tu nous tiens !

Donc, voilà, l’Afrique est en face et on a beau le savoir, nos mâchoires en tombent de la voir, là, devant nos yeux et si proche ! Vraiment vraiment proche ! En fait, les bateaux hydroglisseurs proposent de faire l’aller en 35 mn jusqu’à Tanger. Moins de temps que pour faire Nantes / St Nazaire en voiture !

Pause repas au resto 5 étoiles

Aujourd’hui on goûte d’autres spécialités. Des beignets fourrés. Le beignet lui-même était bon, c’était juste dommage qu’ils les aient fourrés au…en fait on ne sait pas du tout à quoi, et on en a conclu, après conciliabule familial à du sikka parfumé à la crotte de nez. Oui. Vraiment dommage.

On aura plus de chance avec cette étrange pâte d’orange aux pépites de chocolats et morceaux d’amandes effilées. 

Je suis ravie de revenir sur mes pas d’il y a 27 ans, et d’arpenter la vieille ville où je retrouve l’ambiance calme et tranquille dont je me souvenais. Mes pas me mènent directement à une esplanade mauresque que j’avais eu plaisir de découvrir alors,  et d’où on voit directement sur le Maroc. Génial.

 Etant garé idéalement sur un grand parking en terre sur le bord duquel, dans les herbes, je découvre, par hasard, un tuyau avec de l’eau, ce sera jour de douche pour tout le monde et de lavage en tout genre.

En fait, la lessive a été faite dans un lavomatic de Tarifa pour 5 euros. Mais qui ne fait pas séchage, d’où l’aspect bordélique du cc pendant un temps…

Pour votre gouverne, l’endroit où on lave nos habits s’appelle en espagnol d’un bien joli nom : la lavanderia (avec accent sur le i). 

Allez, andiamos !

On va voir Gib ? ou on va pas voir Gib ? (c'est Gibraltar mais quand on est un "habitué" on dit gib...)

Hello !

On descend doucement vers Tarifa et, ce soir, on s'arrête à Conil de la Frontera, un bled blanc dont j'avais lu des louanges sur internet mais qui s'avère très bof. A part un magnifique coucher de soleil et une immense plage inintéressante.

Quelques jours plus tard, en s'arrêtant pour se faire un thé, que ne sommes nous pas ébahis de tomber sur un vrai coin de jungle ! Et dans ce coin, plein de choses dans les arbres ! je me rapproche et...

C'est assurément le temps de la ponte chez ces oiseaux dont, non, je vous arrête tout de suite, je ne sais ni le nom, ni la race. Un ballet constant se joue pour aller chercher des brindilles et construire les nids. Quelle merveille !

Ce petit coin de jungle andalou en vidéo : https://youtu.be/BsXu6dum5qA

(Pas d'inquiétude, pour ceux qui préfèrent le rugby ou le grand prix de moto plutôt que les reportages animaliers, cette vidéo ne dure que qq secondes !)

Du coup, pour notre thé, nous testons la spécialité de Malaga : la tourte de lait (?).

C'est...comment dire...euh...bon. A manger impérativement avec un thé 

Sur la route, on passe par Zahara de los atunes, un bled joliment nommé puisqu'il veut dire "l'éclat des thons". En effet, c'est un passage marin de thons. D'immenses plages sauvages au possible balayées par le vent et bordées par de vastes champs peuplés de vaches et de taureaux.

De jolies haciendas aussi...

Ah ! Là ce ne sont plus les taureaux dans les champs ! haha ! Ce sont les babas cools qui annoncent Tarifa ! On y arrive, les gars !

Et voilà Tarifa ! J'avais hâte de venir ici, pas pour des raisons sportives puisque je ne pratique ni la planche ni le kyte, ni pour des raisons météo puisque j'ai horreur du vent, ni parceque je suis baba-cool puisque je n'ai pas de combi VW, mais parcequ'il y a 27 ans de ça, dans ma jeunesse folle et lors d'un voyage en bateau au long cours, pris dans un coup de piaule grave, nous avions dû nous abriter en vitesse à Tarifa. C'était en janvier, la ville était déserte et j'avais adoré m'y balader. 

D'où mon air ravi sous la tour la plus méridionale d'Europe !

 Buenas tardes !

Aujourd'hui, vue de Cadix du haut de la tour de la cathédrale...